mercredi 18 mars 2009

Vaticaneries

Le 8 mars, Journée internationale de la femme, le Vatican y va d'une déclaration tout indiquée pour l'occasion, affirmant que la machine à laver est ce qui a le plus contribué à l'avancement de la cause des femmes!

Hier, le pape Benoît XVI, en route pour un périple qui lui fera visiter le continent africain, où le VIH-sida fait des ravages sans précédent, y est allé d'une autre affirmation qui en dit long sur son « infaillibilité ». Selon lui, non seulement le condom serait inefficace pour prévenir le virus, mais il aggraverait le problème.

Vous en voulez encore? La semaine dernière, un évêque brésilien ultracatholique (serait-ce là un pléonasme?), a excommunié une fillette de neuf ans enceinte d'un violeur, la mère de celle-ci et l'équipe médicale qui a procédé à son avortement, allant même jusqu'à affirmer que « le viol était moins grave que le meurtre ».

N'en jetez plus, la coupe est pleine! Je songe sérieusement à faire acte d'apostasie.

Et hier encore, dans le journal local (LeDroit), l'évêque du diocèse de Gatineau, Roger Ébacher, y allait d'une lettre mièvre à laquelle j’ai réagi dans le texte ci-dessous (et que le journal n’a pas publié).

Le religieux dans toute sa splendeur, vraiment. On comprend mieux maintenant pourquoi les évêques et le pape se pavanent avec des coiffes grotesques. Espérons quand même que cesse ce freak show!

***

Au correspondant Roger Ébacher,

Monsieur, dans votre lettre publiée le 17 mars, vous revenez sur la décision de votre confrère évêque, José Cardoso Sobrinho, d’excommunier la fillette brésilienne de neuf ans enceinte de son beau-père abuseur, sa mère et l’équipe médicale qui a procédé à l’intervention. Cette histoire a fait le tour du monde et soulevé l’indignation de la plupart des gens de bonne volonté.

À la lecture de votre lettre, j’ai ressenti un certain malaise qui s’est ensuite mué en un malaise certain. D’abord, vous parlez du « drame de cette femme brésilienne, mère d'une fillette de neuf ans enceinte de son beau-père [qui] a été excommunié par son évêque […] Sachez, monsieur, que le drame de cette femme (et de sa fillette) n’est pas d’avoir été excommunié par un évêque indigne de porter le titre de monseigneur, mais bien que la petite ait été abusée sexuellement par un pervers.

Ce qui me dérange, dans votre intervention publique, ce sont la timidité avec laquelle vous discutez du flagrant manque de jugement de M. Sobrinho et la façon insidieuse que vous avez de ramener le débat à un « drame de conscience ». Mais cela ne devrait pas nous étonner. Depuis des années, les leaders de votre Église, monsieur, continuent de faire la preuve, par l’absurde, qu’ils ne sont plus en phase avec la réalité. Reconnaître leurs torts semble, pour la plupart d’entre eux, un concept au-delà de leur force.

Dans le cas qui nous intéresse, il est clair que la décision prise par la mère et les médecins était la seule possible. Non pas parce que la fillette était enceinte de jumeaux, mais parce qu’une enfant de neuf ans ne peut pas être mère.

Je ne comprends pas les élans de compassion conditionnels de votre Église, qui ramène toujours à l’avant-plan, dans votre esprit, la primauté du droit canon. L’évêque Sobrinho devrait être relevé de ses fonctions par ses supérieurs. Mais je ne me fais pas d’idée; ce serait leur demander de faire preuve d’un courage qu’ils ont depuis longtemps abdiqué, l’eussent-ils déjà eu.

1 commentaire:

Pierre Cantin a dit…

Cher complice carnetier et ami, que voilà une belle inscription ! Toute ensoutanée, de celles que j'aime !

Intéressante cette idée d'apostasie.
Je suis attiré...

Bravo !

Je fais suivre à mes correspondants et «connexions».


Pierre