vendredi 26 juin 2009

L’homme qui voulait disparaître

Si on m’avait dit que je reprendrais le clavier pour parler de Michael Jackson, je me serais sans doute étouffé de rire.

Étrangement, la mort du « roi de la pop » ne m’a guère surpris. De toute évidence, ce génie musical n’allait pas bien et ça durait depuis un bon moment déjà.

Les quelques dernières fois que je l'avais vu à la télé, je l'avais trouvé assez effrayant. Si loin du jeune homme encore beau et sain de Thriller. Ses chirurgies à répétition qui ne cessaient de l’enlaidir, ses frasques et son déséquilibre mental évident, tout cela me l’avait rendu franchement assez antipathique. Puis cette antipathie s’était muée en pitié.

En apprenant sa mort, j'ai pensé à la mort de l’autre roi, le « king du rock and roll », celui-là, Elvis Presley, mort le 16 août 1977. Je n’avais pas encore 8 ans, mais je n’oublierai jamais cette date.

Graceland, Neverland. Deux royaumes. Deux rois déchus, victimes de la maladie mentale qui les a menés à l'autodestruction. Le premier, bourré de médicaments et boulimique, s'était transformé. Son corps et son visage, qui en faisaient un fort bel homme dans sa prime jeunesse, étaient difformes à 40 ans à peine. Le deuxième a préféré le scalpel à la bouffe. Mais le résultat n'était guère mieux.

En réfléchissant à cela, hier soir, je me suis dit que le Michael Jackson de Thriller avait fait beaucoup pour la musique, mais aussi pour l’égalité entre les races. Adolescent, il a été l’une de mes premières idoles. Je m’étais acheté un gant blanc cousu de faux diamants. Je m’étais mis au moonwalk et au breakdancing. Mais le plus extraordinaire, dans tout cela, c’est que nous voulions tous lui ressembler. Nous n’en avions cure qu'il soit noir. Il était notre idole. Il était le plus grand. Nous dansions sur sa musique. Nous regardions religieusement ses vidéoclips, qui sont devenus depuis des classiques. Dommage que les choses se soient gâtées par la suite…

Comme plusieurs, je vais me procurer une compilation de ses plus grands succès et l’ajouter à mon ipod. Parions que les fêtes et mariages des prochains mois feront jouer quelques pièces du roi de la pop. Et que nous danserons à leur rythme avec un bon souvenir.

Le roi de la pop est mort. Une légende est née.