mardi 17 février 2009

Les vierges offensées

Le président de La Commission des champs de bataille nationaux, André Juneau, a annulé à contrecoeur la reconstitution de la bataille des plaines d’Abraham et le bal masqué qui devaient avoir lieu cet été.

Alléguant qu’il ne pouvait garantir la sécurité des participants, le président de cette inutile commission fédérale recule devant le tollé qu’a soulevé cette ridicule idée de célébrer la défaite de nos ancêtres français à Québec, il y a 250 ans. Que de mauvaise foi!

Après avoir pris toute la place lors du 400e anniversaire de Québec, en 2008, le gouvernement fédéral s’est encore aventuré avec ses gros abots pour tenter d’écraser le peu de fierté qui reste aux Québécois. Malheureusement pour eux, quelques résistants veillaient au grain.

À la radio, cet après-midi, James Moore, le digne successeur de Josée Verner au poste de ministre du Patrimoine (un anglo de Colombie-Britannique dont le dernier film québécois qu’il a vu s’intitule, je vous le donne en mille, « Mon oncle Antoine », s’inquiétait de la « violence » des méchants séparatistes du Québec.

En novembre, lorsque le gouvernement de Stephen Harper a failli ne pas survivre à l’énoncé économique de Flaherty, j’ai écouté à quelques reprises la tribune téléphonique animée par Lowell Greene sur les ondes d’une station de langue anglaise de la région d’Ottawa. Ce que j’ai entendu sur les ondes de cette radio-poubelle dépasse l’entendement. La droite canadienne ultraconservatrice n’est pas morte, croyez-moi…

Dans la plus pure tradition des gouverneurs britanniques qui nous ont été imposés, les dirigeants de ce « grand » pays, qui ont tourné le dos au Québec en 1982, deux ans à peine après le premier référendum, qui ont triché 13 ans plus tard pour se sauver avec une mince majorité, et qui ne reconnaîtront jamais la différence québécoise, se sont fait dire ces derniers jours que ça suffisait.

Il était temps, non?

samedi 14 février 2009

L’attrape-cœurs

J’écoute mon « best of » à plein volume. 297 chansons qui constituent ma radio nostalgie bien personnelle. Léa est au cinéma avec ses amies pour célébrer l’anniversaire de Monica et Sylvie est au théâtre pour la dernière de Viola au Théâtre de l’île. La diaspora acadienne de l’Outaouais s’y sera sans doute donné rendez-vous, d’autant qu'Herménégilde Chiasson, le lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick (qui est un ami à nous), sera présent. Je suis resté à la maison, épuisé par le boulot des derniers jours et peu enclin à l’idée de me frotter à la foule, ce soir.

Pour ce carnet, j’emprunte le titre de la traduction française du chef-d’œuvre de J. D. Salinger (The Catcher In The Rye), publié en 1951, alors qu’il n’avait que 32 ans. Salinger — qui en a aujourd’hui 90 —, vit en reclus depuis près d’un demi-siècle. Et il n’a pratiquement rien publié depuis, hormis quelques nouvelles qui avaient d’abord paru dans des journaux. Bref, tout pour en faire en mythe.

Coïncidence, mon dernier livre a paru l’année de mes 32 ans. Rassurez-vous, loin de moins l’idée de me comparer à Salinger. Mais je réfléchis souvent ces temps-ci à mon silence littéraire. Bien sûr, je pourrais vous servir quelque explication bien sentie (et bien vraie, par-dessus le marché!), mais ce n’est pas la peine. Les plus proches savent les difficultés traversées dont on ne ressort jamais tout à fait le même. Je suis un autre qui a bien peu à envier à celui qu’il était, sauf peut-être cette espèce de force de la nature, ce sentiment d’invulnérabilité et cette confiance en soi inébranlable. Ce n’est quand même pas rien.

Le lien avec L’attrape-cœurs, dans tout ça? Mes affinités avec Holden Caulfield, le personnage autour duquel Salinger a construit son roman. Mais un lien, au fond, qui tient moins bien la route à la relecture. Il y a des livres, comme ça, qu’il vaut peut-être mieux préserver dans son souvenir.

vendredi 13 février 2009

Vendredi 13

J'avais presque oublié que nous étions, en cette veille de Saint-Valentin, un vendredi 13. Pour ceux que ça intéresse, le mois prochain nous donnera aussi un vendredi 13.

Et pour les adeptes de films de série B (dont je suis), un nouveau chapitre de la série du même nom prend l'affiche aujourd'hui.

Saviez-vous que ceux qui ont une peur maladive du vendredi 13 souffrent de paraskevidékatriaphobie. Mémorisez-le. Je vous le demanderez quand on se croisera!

Banditisme économique et mensonge politique

Il s'en est passé des choses depuis mon dernier carnet, dont l'élection d'Obama et l'effondrement des cours boursiers ne sont certainement pas les moindres. Mais ce qui me met hors de moi, en ces temps difficiles, c'est le crime organisé en complet-cravate qui sévit au sein des institutions financières. Qu'ils soient dirigeants de banque ou à la tête de grandes caisses de retraite, ces « bandits de grand chemin », comme le dit si bien Yves Michaud, jouissent encore et toujours d'une immunité qui nous est étrangère à vous et à moi. Sans scrupules, alors que les classes populaire et moyennes (j'ajoute ici délibérément un « s ») tirent le diable par la queue, ils continuent de se verser d'indécentes primes sur le dos des petits actionnaires dont les placements ont fondu de 20, 25 voire près de 30 %. Qui a dit que le crime ne payait pas?

Comme si ce n'était pas assez pour me mettre de mauvaise humeur, voilà qu'après les fuites bien mesurées à propos du naufrage de la Caisse de dépôt, le chat sort de la sacoche de la ministre des Finances du Québec, Monique Jérôme-Forget : en dépit des affirmations contraires pendant la récente campagne électorale québécoise, il y aura bel et bien retour au déficit dans la Belle Province. Les libéraux de Jean Charest, réélus sur une promesse cousue de mensonges (« L'économie d'abord, oui! ») savent que ce n'est qu'un mauvais moment à passer et misent sur le fait que les Québécois, dans quatre ans, ne s’en souviendront pas. Du pur opportunisme politique de la part de Jean Charest qui, s’il avait des couilles, viendrait lui-même s’expliquer.

Il y a des jours où les républiques de bananes n’ont rien à nous envier…