vendredi 17 octobre 2008

Lendemains d’élection

Longue soirée prévisible (les dizaines de sondages et les centaines d’interventions des analystes de tout acabit nous avaient donné, à peu de sièges près, les résultats), même si je me suis pris à croire, comme quand j’étais enfant, qu’il me serait possible de changer les choses grâce à la seule force de la pensée. Cela m’arrive encore parfois lorsque je regarde un film que j’ai déjà vu; je me mets à rêver que le scénario prend une autre direction et que le destin de tel ou tel personnage change. Mais même dans la fiction, cela n’est pas possible.

Pendant un instant, donc, j’ai espéré que, par une sorte d’appel à la pensée magique, j’arriverais à faire mentir Bernard Derome et son fameux « Radio-Canada prévoit, si la tendance se maintient… » Comme si certaines boîtes de scrutin plus favorables à mes allégeances et convictions n’avaient pas encore été dépouillées. Vous devinez la suite…

En vrac et dans le désordre, quelques moments qui m’ont procuré une bonne dose de plaisir que je n’ai pas boudé : les défaites de Claude Carignan (Rivière-des-Mille-Îles), Luc Harvey (Louis-Hébert) et Michael Fortier (Vaudreuil-Soulanges). D’abord parce que je suis en total désaccord avec le fait qu’un élu municipal (Carignan est maire de Saint-Eustache) puisse briguer les suffrages à un autre ordre de gouvernement sans d’abord démissionner de son poste actuel. Idem dans la circonscription de Gatineau, où le candidat conservateur Denis Tassé (qui est aussi conseiller municipal) a terminé quatrième.

Ensuite, parce qu’il est agréable de constater que les deux autres, Harvey et Fortier, ont payé pour l’arrogance et le mépris qu’ils ont affiché pendant la campagne à l’égard d’un grand nombre de leurs concitoyens. Parlant du candidat défait dans Louis-Hébert, il épanchait mercredi sa déception en brandissant des menaces de poursuites contre son adversaire bloquiste vainqueur de l’élection et, du même souffle, annonçait qu’il était tenté par un poste au conseil municipal de Québec…

Enfin, la machine électorale adéquiste que Mario Dumont et ses apôtres ont mis à la disposition du parti conservateur a connu de grandes ratées (ça aussi, ça m’a fait glousser de plaisir). Le PCC devrait mieux choisir ses partenaires au Québec. Ce serait faire preuve d’un plus grand respect pour l’intelligence des Québécois, qui ont donné une sixième majorité de députés d’affilée au Bloc québécois. Qu’on soit bloquiste ou pas, on ne peut remettre en question la pertinence d’un parti qui remporte les deux tiers de la députation québécoise. Pas plus qu’on ne peut nier le message que nous envoient les Albertains (27 circonscriptions conservatrices sur 28). Deux vagues bleues que tout oppose.

Quelques trucs consternants, aussi : la réélection de Josée Verner qui, en entrevue avec Céline Galipeau après sa victoire, nous a encore montré son peu d’éloquence (j'espère que le premier ministre ne la nommera pas au Patrimoine...), celle de Maxime Bernier (doit-on vraiment en rajouter?), l’élection de Justin Trudeau, dans Papineau (vraiment, I can not croire que ce type completely déconnecté a été elected to the parlement of Canada pour représenter the poor constituents de Papineau ) et les chroniques de Vincent Marissal, qui devrait prendre des vacances sans quoi je finirai bien par me désabonner de La Presse.

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