je n'écrirai plus de poèmes d'amour
j'écrirai sur les arbres et les oiseaux
sur le vent qui balaye la chambre
qui emmêle les rideaux et les draps
sur les enfants à nos trousses
et la vélocité du désir
qui avale la distance
je n'écrirai plus de poèmes d'amour
j'écrirai sur les deuils et les naissances
sur ce qu'il y a entre
cet espace que nous habitons
ce lit d'océan
d'où nous refaisons surface
cette maison construite de tes mains
où tu nous sers le vin
je n'écrirai plus de poèmes d'amour
j'écrirai sur le grain de ta peau
sur la courbe de la lumière
dans l'épiphanie
sur la pluie qui retient
entre ses doigts
le visage du monde
la parole s'installe
des deux côtés d'une table branlante
le geste et le regard se précisent
le rouge à lèvres sur le verre
comme une procession de baisers
l'appel de l'escalier
la musique de l'étage
qu'il nous faut rejoindre
rien ne commence là où on le croit
je n'écrirai plus de poèmes d'amour
j'écrirai dans le jardin
une fable portée par nos corps
au goût de terre
d'avant la terre
un bruissement de cartilages et de fleurs
comme un oiseau
au-dessus de la braise
samedi 11 octobre 2008
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