tag:blogger.com,1999:blog-40086730209798692722024-02-21T06:35:03.485-05:00la fuite comme un voyageStefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.comBlogger39125tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-89076330437474087472011-10-10T06:26:00.003-04:002011-10-17T12:54:39.810-04:00En guise de révérence<div style="text-align: right;"><span style="font-size: x-small;"><em>Il fait un temps de vérité dans la poésie.</em></span></div><div style="text-align: right;"><span style="font-size: x-small;"></span></div><div style="text-align: right;"><span style="font-size: x-small;">Robert Yergeau, <em>L’usage du réel</em></span></div><br />
Le mercredi 5 octobre dernier, à Gatineau, mon professeur, éditeur et ami, Robert Yergeau, a rendu l’âme. Il avait 54 ans.<br />
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Poète de l’acuité et essayiste redoutable, Robert Yergeau détenait un doctorat de l’Université de Sherbrooke et était professeur titulaire au département de français de l’Université d’Ottawa. Il a publié huit recueils de poésie (dont <em>Le Tombeau d’Adélina Albert</em> et <em>Prière pour un fantôme</em>), deux essais (À<em> tout prix. Les prix littéraires au Québec</em> et <em>Art, argent, arrangement. Le mécénat d’État</em>), des dizaines de chapitres de livres consacrés aux littératures québécoise et franco-ontarienne et dirigé d’innombrables thèses de maîtrise et de doctorat. Il a en outre fondé, en 1988, Les Éditions du Nordir, une maison qui a accueilli, abrité et soutenu toute une génération d’écrivains et où j’ai publié 10 livres.<br />
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Robert Yergeau m’a transmis son amour de la poésie et m’a fait découvrir les textes de nombreux écrivains qui, aujourd’hui encore, continuent d’être pour moi des lectures incontournables auxquelles je reviens comme à une source. Parmi eux, je ne citerai que les géants de la poésie du XXe siècle que furent René Char et Yves Bonnefoy.<br />
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Robert Yergeau était un esthète, dont j’admirais l’intelligence supérieure, la lucidité fulgurante et l’humour décapant. C’était aussi un athlète et un ascète à des années-lumière du cliché du poète mangeant son pain noir. Lorsque j’étais en sa présence, je me sentais à tout coup admis en un lieu habité par le savoir, et le pain que nous mangions était celui du partage et de l’amitié.<br />
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Son départ précipité laisse dans le deuil ses enfants, dont il parlait toujours avec fierté, son épouse, sa famille élargie, mais aussi la grande famille des auteurs qu’il a mis au monde et qu’il a accompagnés avec toute la générosité qu’on lui connaissait. Le milieu de l’édition, les étudiants qui, comme moi, ont eu l’extraordinaire chance de profiter de son enseignement engagé et ses collègues du département de français, tous, autant que nous sommes, pleurons aujourd’hui sa mort.<br />
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Si ce deuil partagé me fait me sentir moins seul, je ne peux me résoudre à <em>L’usage du réel</em>, à cette <em>Déchirure de l’ombre</em> qui a fait basculer <em>Le poème dans la poésie</em>. Quand nous cherchons sans cesse cette <em>Présence unanime</em>, il ne nous reste plus que l’exercice de la mémoire et <em>L’Oralité de l’émeute</em> pour éviter qu’à tout jamais <em>Les miroirs chavirent</em>.*<br />
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Condoléances à la famille. <br />
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Repose en paix, cher ami.<br />
<br />
Stefan Psenak<br />
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<span style="font-size: x-small;">*Les passages en italiques sont les titres de quelques-uns des recueils de poésie de Robert Yergeau.</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXxcSVN5ZnuC7eYd-4OSFkuca1MaZ0fsjG40fu3XM_PVkyZcd1UputrrflgmWf6TjvvwWuuqmyHK0K1_SGslMh4EQM0uwMyCTLf8Zzs5b4i1-3Q1PuKHSj8WMhuiDyoENxnGSqw3zDjNaI/s1600/Robert_Yergeau-300x378.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" oda="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXxcSVN5ZnuC7eYd-4OSFkuca1MaZ0fsjG40fu3XM_PVkyZcd1UputrrflgmWf6TjvvwWuuqmyHK0K1_SGslMh4EQM0uwMyCTLf8Zzs5b4i1-3Q1PuKHSj8WMhuiDyoENxnGSqw3zDjNaI/s320/Robert_Yergeau-300x378.jpg" width="253" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Robert Yergeau (1956-2011)</span></div>Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-40712452893247402282010-03-15T03:30:00.001-04:002010-03-15T03:31:10.261-04:00La responsabilité partagée du patrimoineVoici la version intégrale du texte qui paraît aujourd'hui dans LeDroit. <br />
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***<br />
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Après s’être acharné sans succès à tenter d’obtenir un permis pour démolir la maison du gardien du cimetière Notre-Dame, la corporation Les Jardins du Souvenir fait l’objet d’un nouvel article dans Le Droit (11 mars 2010, p. 9) qui nous apprend qu’elle ne compte pas réactiver le dossier de la restauration de la maison avant 2011. <br />
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Ainsi donc, selon Roger Gagnon, directeur de la corporation, puisque « rien ne tombe […] on va se donner le temps de réfléchir. » La maison du gardien serait, affirme-t-il, en assez bon état pour « attendre encore cinq ans avant de bouger ». Cela sonne comme un triste air connu. N’est-ce pas, pratiquement mot pour mot, ce que nous répétaient les propriétaires de Chez Henri? Vous me permettrez de m’inquiéter et d’insister sur l’urgence de faire un geste concret. <br />
<br />
Contrairement à ce que laisse entendre M. Gagnon, la protection du patrimoine n’est pas l’affaire que de quelques « amants du patrimoine » ou de la ville. En se portant acquéreur du cimetière Notre-Dame, Les Jardins du Souvenir ont aussi acquis la responsabilité et le devoir de protéger l’intégrité patrimoniale de la maison du gardien. L’entêtement de la corporation à refuser de s’en occuper est à n’y rien comprendre. Pourtant, son seul nom, Les Jardins du Souvenir, nous semble aller à l’encontre de cette attitude désinvolte à l’égard d’un bâtiment unique de notre patrimoine. Rappelons que l’Inventaire et classement du patrimoine bâti de Gatineau accorde une entrée au cimetière Notre-Dame, acquis par les Oblats en 1872, dans laquelle on affirme, en parlant de la maison, que « sa rareté et sa fonction lui confèrent une valeur patrimoniale supérieure ».<br />
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La Ville de Gatineau a joué le rôle qu’on attendait d’elle en refusant trois fois plutôt qu’une la démolition de la maison. Il faut l’en féliciter. Elle doit maintenant procéder, dans les meilleurs délais, à la citation de l’ensemble du cimetière, incluant la maison du gardien, le charnier et l’arche.<br />
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Il importe de préciser qu’aux 25 000$ offerts par le programme de subvention municipal, il faudra ajouter l’admissibilité au programme d’aide du Fonds du patrimoine culturel québécois du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine dont peut déjà se prévaloir Les Jardins du Souvenir. Cette admissibilité a été rendue possible grâce à l’inclusion de la propriété du 75, boulevard Fournier au Programme particulier d’urbanisme (Modification du règlement 518-1-1- 2009). Ce geste de la Ville confère à la maison du gardien la même valeur juridique que la reconnaissance d’une citation d’un bien patrimonial.<br />
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J’aimerais aussi rappeler à Monsieur Gagnon, qui affirme que « la ville y pensera à deux fois avant de citer la maison du gardien, puisqu’elle se retrouvera ensuite dans l’obligation d’investir pour la maintenir en bon état » que le projet de loi 82 (Loi sur le patrimoine culturel) déposé par la ministre St-Pierre le 18 février 2010 est très clair à cet égard. L’article 26 prévoit en effet que <em>Tout propriétaire d'un bien patrimonial classé doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la préservation de la valeur patrimoniale de ce bien</em>. En outre, l’article 205 stipule que <em>Tout intéressé, y compris une municipalité […] peut également obtenir de la Cour supérieure une ordonnance pour faire exécuter les travaux nécessaires pour assurer la préservation de la valeur patrimoniale d'un bien patrimonial cité dont le propriétaire ne respecte pas le devoir qui lui incombe en vertu de l'article 136</em>. <br />
<br />
La ville a un rôle à jouer dans la préservation de ce qu’il nous reste de patrimoine. En citant la maison du gardien, elle permettra à la corporation d’avoir accès à d’autres sources de financement. Lorsque cela sera fait, la corporation Les Jardins du Souvenir ne pourra plus se défiler et devra se conformer à la nouvelle <em>Loi sur le patrimoine culturel</em> en restaurant ce bâtiment qui ajoutera, c’est mon humble avis, à la richesse du lieu.<br />
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C’est une question d’honneur et un devoir de mémoire.<br />
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Stefan Psenak<br />
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Conseiller municipal du District d’Aylmer<br />
Président de la Commission des arts, de la culture, des lettres et du patrimoineStefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-65602514280144402142010-02-23T06:44:00.002-05:002010-02-23T06:57:57.102-05:00La servilité a un prixDepuis la mort de Pierre Falardeau, l'ineffable Alain Dubuc, à l'instar des autres propagandistes de l'empire Desmarais, sévit sans trop d'opposition dans les pages de La Presse et sur les ondes de la radio de Radio-Canada, à la navrante émission de Christiane Charette. On y entend si souvent les sbires de Power Corp que c'est à se demander si les différents réalisateurs de la radio d'état reçoivent le répertoire des membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.<br />
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Hier matin, donc, en préambule a une entrevue sur la bulle du crédit immobilier, la très critique Madame Charrette faisait l’apologie de la chronique de Dubuc publié le matin même (<a href="http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/alain-dubuc/201002/22/01-953982-la-betise-a-un-prix.php">La bêtise a un prix</a>), buvant les paroles du petit chroniqueur et partageant son indignation devant la campagne publicitaire <a href="http://www.lexpertiseaunprix.com/">L’expertise à un prix</a>, orchestrée par la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).<br />
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Dubuc reproche en effet aux médecins spécialistes de proposer au gouvernement Charest de nouvelles sources de financement par l’entremise d’une taxe sur des produits tels que l’eau embouteillée et la malbouffe ou d’une hausse des tarifs d’électricité pour les grandes entreprises énergivores sous prétexte que cet argent servirait à « consentir aux spécialistes les hausses de salaire importantes qu'ils réclament ».<br />
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Qualifiant la campagne des médecins spécialistes d’« intellectuellement malhonnête », de « démagogique » et de « simpliste », le grand défenseur de la veuve et de l’orphelin et dactylographe de Paul Desmarais en a rajouté devant une Christiane Charrette indignée en laissant entendre qu’il était inacceptable de taxer la malbouffe, car cela revenait à taxer les plus pauvres. Et les taxes sur les produits du tabac, monsieur l’intellectuel, qui en écope, croyez-vous?<br />
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Indigné par les demandes d’équité salariale des médecins spécialistes, Dubuc fait lui-même déraper le débat dans la démagogie qu’il décrie en insinuant que le Québec n’a pas les moyens de donner suite à la hausse de 4 % demandée par le Dr Gaétan Barrette, le président fort en gueule de la FMSQ, « compte du fait que la crise financière est plus marquée au Québec, et que cela impose des contraintes que les spécialistes devraient accepter », sans avoir pris le temps de vérifier que ce que la FMSQ demandait, c’était plutôt une hausse de 4 % de l’enveloppe globale consentie aux médecins spécialistes.<br />
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Je suis de ceux qui croient qu’effectivement, l’expertise a un prix. Et qu’il n’est pas déraisonnable de payer convenablement les médecins spécialistes dans les mains desquels nous remettons notre santé et, parfois, notre vie. Nous serions sans doute étonnés du salaire consenti par Radio-Canada à même les deniers publics à son animatrice vedette Christiane Charrette.<br />
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La campagne <em>L’expertise a un prix</em> est certes imparfaite, mais elle a au moins le mérite de proposer des pistes de solutions et de soulever un débat qui doit être fait. Étrange, tout de même, que le servile Alain Dubuc reproche aux médecins spécialistes d’utiliser « [d]es messages télévisés payés à fort prix » pour faire passer leur message, lui qui nous inonde d’inepties à longueur d’année dans ses publireportages payés par Power Corp. et qui fait double emploi en touchant un cachet à Radio-Canada pour recycler ses idées.Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-81010045371145768322009-11-04T22:36:00.000-05:002009-11-04T22:36:23.768-05:00L'énigme du retourDany Laferrière a reçu le prix Médicis pour son dernier roman! <br />
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La dernière lauréate québécoise? Marie-Claire Blais!Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-66935057259907046242009-10-06T22:59:00.008-04:002009-10-09T10:00:58.021-04:00À la mémoire de François DufresneFrançois Dufresne, photographe de grand talent et homme de coeur, s'est enlevé la vie, jeudi dernier.<br />
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François, où que tu sois, merci pour les remarquables photos que tu as faites de moi. Merci pour le piano que tu nous a offert en cadeau. Merci pour ta démesure tranquille et ton oeil à la recherche de la vérité.<br />
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J'ai pensé à toi la semaine dernière. Je voulais te demander de faire de nouveaux clichés. <br />
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En attendant de mettre la main sur une photo de ta belle gueule tourmentée, j'en mets une en ligne, que tu as fait de moi dans le marché By en 1999 et qui a beaucoup voyagé ici, en Europe et en Asie.<br />
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Grille une clope pour moi. Requiem in pace.Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-31740033470277991052009-09-25T08:13:00.001-04:002009-09-25T08:14:39.408-04:00Sur la mort de Nelly ArcanJ'ai appris la mort de Nelly Arcan sur le site Web de Radio-Canada. L'auteure de <em>Putain</em> et de <em>Folle</em> se serait suicidée. Son dernier livre, <em>Paradis clef en main</em> paraîtra à titre posthume aux éditions Coup de tête.<br />
<br />
Je ne connaissais pas personnellement Nelly Arcan et je dois dire qu'elle me tombait un peu sur les nerfs quand je l'entendais se donner un faux accent français. Mais j'aimais lire ses chroniques et, surtout, ses livres. Elle avait un indéniable talent. <br />
<br />
En pensant à elle, ce matin, morte trop tôt à un âge où la vie se prépare à vous donner ce qu'elle a de meilleur (elle avait 35 ans), j'ai ressorti cette bribe d'un essai (thèse) en préparation (<em>Postures et impostures</em>):<br />
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« Dans quelle mesure ma modeste contribution d’écrivain changera-t-elle le cours des choses, combattra-t-elle l’inanité de la vie telle que je la ressens, la mienne d’abord ? Connaissant la réponse, je persiste et signe néanmoins. Aveu d’espoir, acte de foi ou volonté de donner le bénéfice du doute à l’irrationnel ? On se raccroche à ce qu’on peut. Et l’on reporte l’option du suicide. » <br />
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Requiem in pace.Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-29785269103584638832009-09-16T06:42:00.008-04:002009-09-16T19:14:51.967-04:00Conter ses mortsC'était en 1998. Nous étions au Festival des francophonies en Limousin, à Limoges, en France, avec une délégation de directeurs artistiques de l'Association des théâtres francophones du Canada (ATFC). Au programme, après une interminable cérémonie d'ouverture comme seuls les Français en ont le secret (le maire, qui était aussi préfet, si je me souviens bien, nous avait dit, et ce n'était pas une blague! : « Comme j'occupe deux fontions, vous me permettrez de vous entretenir deux fois longtemps » (si bien que les petits fours étaient impropres à la consommation après son discours)), nous avions assisté à quelques coproductions France-Afrique de peu d'intérêt, à des lectures et à de sympathiques entretiens menés par l'éditeur belge Émile Lansman. Puis il y avait ce spectacle de plus de 3 heures qui nous avait complètement renversés, autant que nous étions.<br />
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La première mouture de Littoral, créée l'année précédente au Festival de théâtre des Amériques, avec une distribution exceptionnelle qui mettait notamment en vedette Gilles Renaud, dans le rôle du père, Steve Laplante dans le rôle de Wilfrid et Isabelle Leblanc dans le rôle de Simone, et en tournée européenne cette année-là, nous avait laissé émus, vidés de nos peines, estomaqués et avait sauvé le festival.<br />
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Nous avons eu l'occasion de rencontrer Wajdi Mouawad et son équipe (dont David Boutin que j'ai connu à l'Université d'Ottawa) autour d'une table de billard, le lendemain, au bar Le Gousset, chez Edgar Flamand et Danie Chérie, les sympathiques propriétaires du quartier général des festivaliers qui souhaitaient étirer la nuit.<br />
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Sylvie et moi gardons un impérissable souvenir de cette représentation de Littoral. Il s'était passé ce soir-là ce que nous allons chercher – mais que nous ne trouvons que rarement – au théâtre : l'expression de notre humanité.<br />
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C'est pour cela que je tenais à offrir à ma grande Léa et à deux de ses amies, Catherine et Monica, l'occasion de voir cette pièce importante du répertoire moderne. C'est donc accompagné de trois ados de 13 ans que j'ai assisté à cette nouvelle mouture de la pièce qui a lancé Mouawad et qui réunit une fois de plus une solide distribution québéco-française : Jean Alibert (remarquable dans son rôle du chevalier Guiromelan), Tewfik Jallab (Amé), Catherine Larochelle (Simone), Patrick Le Mauff (ancien directeur du Festival de Limoges qui incarne ici avec force le personnage du père), Marie-Ève Perron (Joséphine), Lahcen Razzougui (Massi), Emmanuel Schwartz (qui reprend le rôle de Wilfrid avec intelligence) et Guillaume Séverac-Schmitz (Sabbé).<br />
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J'en suis ressorti heureux, ébloui par cette histoire toute simple d'un jeune homme qui porte sur son dos le cadavre de son père à la recherche d'un lieu pour l'enterrer dans son pays natal, ravagé par la guerre. Sur sa route, il rencontrera des compagnons et compagnes d'infortune qui feront le périple avec lui jusqu'à ce qu'il trouve enfin le lieu du dernier repos. Cette quête d'identité, cette démarche pour donner un sens à leur vie et panser leurs blessures est un extraordinaire exercice de mémoire. Une métaphore qui a alimenté la discussion sur le chemin du retour et qui continuera de soulever des questions, autant dans la tête de ma fille que dans la mienne. Une oeuvre d'une richesse et d'une intensité rares, portée par une voix qui fera époque.Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-84741223785016522812009-09-11T06:35:00.003-04:002009-09-11T06:45:00.218-04:00Les invasions barbaresJ'aurais pu coiffer ce texte du titre de mon carnet du 7 septembre. Huit ans déja que les tours jumelles s'écroulaient en direct.<br /><br />Le nuage de poussière finira-t-il jamais par se dissiper?<br /><br />Une pensée pour celles et ceux qui sont allés travailler, ce matin-là, et qui pensaient que le quotidien les ramènerait à la maison en métro, en taxi ou en traversier, sur l'autre rive de l'Hudson.<br /><br />Une pensée aussi pour ceux et celles, simples civils, qui sont tombés sous les bombes de l'Occident.<br /><br />Les amis de W. appellent cela des « dommages collatéraux ».Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-73429504907806687162009-09-07T12:01:00.005-04:002009-09-07T12:24:20.695-04:00La fête tristeC'était le milieu des années 80. Nous écoutions Joy Divison, The Cure, Siouxsie and the Banshees et des groupes dont les album vinyles nous arrivaient en importation chez Dutch'ys (la cave du disque), rue Saint-Laurent. à Montréal. Mon vieux chum Alex et moi nous y rendions pour acheter des disques de Sinead O'Connor, de Front 242 et de Trisomie 21. Cold wave, alternatif, techno, je ne sais plus quelle étiquette leur accoler.<br /><br />Quoi qu'il en soit, T21 venait de lancer cette pièce instrumentale que j'ai fait jouer en boucle pendant des mois et que j'ai retrouvée, il y a quelque temps et que je me repasse assez souvent : La fête triste.<br /><br />C'est en écoutant cette pièce que j'ai appris ce matin la mort de deux autres soldats de la base de Valcartier à Kandahar, à moins d'un mois de la fin de leur mission. Encore une fois, le drapeau canadien est en berne.<br /><br />J'adresse une question à nos politiciens fédéraux, à l'aube d'une nouvelle campagne électorale :<br /><br />Vous engagez-vous, oui ou non, à rapatrier les troupes canadiennes si vous êtes élus et que vous formez le prochain gouvernement?Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-63036405129711007492009-09-03T06:24:00.008-04:002009-09-05T09:08:30.850-04:00(Claude) Robinson ou les limbes du droit d'auteurLa semaine dernière, le dessinateur et auteur Claude Robinson a enfin remporté son combat contre Cinar, après une bataille juridique qui aura duré près de quatorze ans. Dans un jugement de 240 pages, le juge Claude Auclair, de la Cour supérieure du Québec, accorde 5,2 millions de dollars à l'auteur de Robinson Curiosité, dont l'œuvre a été outrageusement pillée par Cinar, propriété de Micheline Charest, aujourd'hui décédée, et de Ronald Weinberg. RTV, Izard France Animation, Davin et Ravensburger, partenaires de Cinar dans ce scandale, sont aussi cités dans le jugement.<br /><br />Voici comment la SARTEC (Société des auteurs de radio, de télévision et de cinéma) résume l'histoire : « En 1983, Claude Robinson présente son projet de série télévisée pour enfants Robinson Curiosité à des diffuseurs et à des producteurs. Dans les années qui suivent, le scénariste multiplie les démarches pour voir son oeuvre portée à l'écran, mais en vain. En 1995, Claude Robinson est stupéfait en voyant Robinson Sucroë à la télévision. Il est convaincu d'y reconnaître sa série et envoie, cette année-là, une première mise en demeure à Cinar. »<br /><br />Il nous faut saluer le courage et la ténacité de Claude Robinson qui, en dépit de la force de la machine qui a cherché à le broyer à grand renfort de mensonges, d'appels et autres recours juridiques, n'a jamais courbé l'échine.<br /><br />Nous sommes nombreux à avoir cru Claude Robinson dès le moment où il a pris la parole publiquement pour crier au vol. De toute évidence, le personnage central de Robinson Sucroë était plagié sur le Robinson Curiosité créé par le dessinateur de Verdun qui s'était lui-même mis en scène (la ressemblance entre l’auteur et son personnage est telle qu'on ne peut se méprendre). Espérons que le résultat réjouissant de ce combat au long court donnera à Claude Robinson un peu de répit et créera un climat propice à la création.<br /><br />Avec l'avènement des nouveaux médias, les occasions de bafouer la propriété intellectuelle et le droit d'auteur se multiplient. Il y a quelques semaines, je suis tombé par hasard sur une page de Google Books qui reprend une quinzaine de pages de On Order and Things, la traduction anglaise de mon recueil Du chaos et de l'ordre des choses. Qui leur a permis de reproduire ces passages? Mon éditeur? J'en doute. Mais si c'est lui, ami ou pas, il aura des comptes à me rendre. Si ce n'est pas lui, quels sont mes recours? L'armée d'avocats de Google travaille à la négociation d'une entente forfaitaire qui ne nous laissera à nous, les auteurs, que des miettes.<br /><br />Et s'il vous plaît, ne me servez pas cette formule toute faite qui nous donne de l'urticaire : « Ça vous donne de la visibilité ». La visibilité ne paie pas le loyer.Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-52734907238608820722009-09-02T07:31:00.005-04:002009-09-02T07:46:32.026-04:00La course en taxiJ'ai reçu un coup de fil de mon ami Mika, hier après-midi, qui me proposait un coup de main pour ma campagne électorale. J'ai connu Mika au début du nouveau millénaire. Arrivé à Hull avec sa femme et leurs deux enfants au moment où Sarajevo était à feu à sang, Mika (Milobran, de son vrai prénom), conduit un taxi à Aylmer et a longtemps été « mon » chauffeur, avant que je ne m'achète une voiture. Fier de vivre au Québec, reconnaissant de l'accueil qui leur a été réservé ici, du côté de l'Outaouais, Mika et sa femme ont travaillé fort pour apprendre le français (son fils et sa fille l'ont attrapé et n'ont même pas d'accent!) et représentent le parfait exemple d'une intégration réussie.<br /><br />Chauffeur très populaire dans notre secteur de la ville, il s'est bâti une clientèle enviable par sa gentillesse, sa conversation, sa culture, son réel intérêt pour les gens. Et voilà qu'il m'appelle pour m'offrir son aide: « Je travaille pour toi depuis deux semaines. Je parle de toi à tous mes clients de ton district et j'ai moussé ta candidature auprès des autres chauffeurs». Mika passera boire un espresso bien tassé, aujourd'hui, et nous discuterons stratégie. J'avoue que je n'y avais pas pensé, à celle-là: faire campagne en taxi! C'est fort, très fort!Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-49866223592433634212009-09-01T08:24:00.004-04:002009-09-01T08:56:07.167-04:00Il faut rireHier matin, le chauffeur d'autobus a oublié Léa et Charlotte au coin de la rue. Je suis donc allé reconduire les filles qui espéraient, pour cette première journée de cours, arriver à l'heure. Nous avons mis 25 minutes pour parcourir la distance jusqu'au collège et nous en avons profité pour rigoler un peu. Je sais que Léa n'aime pas beaucoup que je fasse le pitre devant ses amies, mais c'est plus fort que moi. Une seconde nature, en quelque sorte, un petit travers que je partage avec mon frère et qui est, en y pensant bien, une manifestation de mon état d'esprit, de ma façon de voir le monde, qui m'aide à évacuer le stress. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », disait Lavoisier.<br /><br />Je retrouve cette importance de rire chaque fois que Sylvie et moi passons un moment en compagnie de Ghislaine et Pierre. Les grands éclats de rire de ce dernier, remarquables et remarqués, ont un effet d'entraînement et me font chaque fois un bien fou. Alors ces temps-ci, entre le travail et le porte-à-porte électoral (le côté sérieux de la vie), j'ai inscrit à mon agenda cet impératif: « Il faut rire ».Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-18987459937894823782009-08-30T19:46:00.002-04:002009-08-30T19:49:52.826-04:00Assemblée de cuisineÇa jase politique dans les chaumières! En tout cas, la cuisine de Patrick et Renée a été hier soir le théâtre de discussions à saveur électorale. Une excellente répétition pour le débat qui aura lieu à Aylmer le 19 octobre.<br /><br />J'espère ne pas me mettre à pratiquer la langue de bois. Sinon, que j'attrape des échardes plein les lèvres!Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-58125291428030590942009-08-29T19:12:00.002-04:002009-08-29T19:19:50.871-04:00Un 29 août sur terreLongue journée. J'en traite dans mon <a href="http://stefanpsenak.ca/carnet-de-campagne.htm">carnet de campagne</a>. Ce soir, dernière de la pièce <em>Le</em> <em>Désir,</em> au Théâtre de l'île, mise en scène par ma douce moitié, Sylvie Dufour, suivi d'un party de dernière chez Nathaly. Pour ma part, je commencerai la soirée chez nos amis Renée et Patrick, qui fêtent tous les deux leurs cinquantes ans cette année. Je me fais une joie de revoir cette bande de joyeux lurons. Espérons que j'aurai un deuxième souffle à un moment opportun de la soirée. Je me fie au bon docteur Patrick et à l'infirmière Renée pour nous proposer un petit remontant avec des bulles!Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-45245253305011678472009-08-28T07:40:00.003-04:002009-08-28T07:57:56.609-04:00Déjà la rentréeLes vacances tirent à leur fin pour ma grande Léa (13 ans déjà!) qui reprend le chemin du collège ce matin, pour y entreprendre sa deuxième année au secondaire. L'été a passé tellement vite! Il faut dire que j'avais pris l'habitude de me la couler douce et que depuis 2003 je m'étais permis entre huit et douze semaines de vacances estivales. Ma dizaine de jours de vacances, entrecoupés cette année de retours d'appels et de courriels, ont été somme toute un peu courts. Et ajoutons à cela mon saut dans la course politique municipale, on comprendra pourquoi j'ai quelques cheveux gris de plus.<br /><br />Bref, retour à l'école pour Léa, qui fait ma fierté. Cet été, elle a commencé à garder, nous prête main-forte dans la maison et, surtout, elle m'étonne souvent par son intelligence vive, ses réflexions, ses questions pertinentes, son caractère entêté. La pomme ne tombe jamais loin du pommier, dis souvent mon père. J'espère seulement qu'elle n'héritera pas de mes défauts!<br /><br />Elle partira dans quelques minutes, les bras chargés de deux sacs portant les citations suivantes :<br /><br />« Le beau est toujours bizarre. » – Baudelaire<br />« L'art sauvera le monde. » – Dostoïevski<br /><br />Il n'y a rien à ajouter.Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-48834753818784516812009-08-26T10:23:00.005-04:002009-08-26T10:54:24.161-04:00Un automne en campagneJe ne vous parlerai pas des possibles et probables élections fédérales, même si l'entêtement du gouvernement conservateur à laisser croupir Omar Khadr en prison me semble un motif suffisant pour que les partis de l'opposition le renverse.<br /><br />Envers et contre tous, le gouvernement Harper portera en appel devant la Cour suprême le <a href="http://www.radio-canada.ca/nouvelles/National/2009/08/14/001-khadr_appel.shtml" target="_blank">jugement de la Cour d'appel fédérale</a> du 14 août dernier qui le somme de rapatrier le Canadien Omar Khadr, détenu à Guantanamo depuis l'automne 2002, alors qu'il n'avait que seize ans. Le Canada est pourtant signataire de la Convention internationale des droits de l'enfant... et se permet de donner des leçons de démocratie de par le vaste monde! Reste à espérer que la Cour suprême rejette la demande d'appel du gouvernement, ce qui est fort peu probable, selon les experts.<br /><br /><strong>Élections municipales</strong><br /><br />Plus près de nous, les citoyens du Québec iront aux urnes le 1er novembre prochain pour élire leur nouveau conseil municipal. Je me porte candidat au poste de conseiller de mon district électoral, celui d'Aylmer, dans la grande ville de Gatineau. Je vous invite à visiter mon <a href="http://stefanpsenak.ca/">site</a> – actuellement en construction – et à me rejoindre sur <a href="http://www.facebook.com/reqs.php#/profile.php?id=100000169292973&ref=name">Facebook</a>.<br /><br />Certains candidats plus connus du grand public ont lancé l'idée de faire une campagne sans pancartes électorales, mais il semble que les candidats ne soient pas tous rendus là. Chose certaine, les électeurs s'attendent à ce que nous imprimions nos dépliants sur du papier recyclé et à ce que nous réduisions au maximum notre empreinte écologique.<br /><br />Les candidats aux élections fédérales devraient avoir le même souci et nous épargner leurs pancartes à tous les 25 mètres. Ce serait un bon début.Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-37783226125781775112009-07-03T20:55:00.003-04:002009-07-03T21:03:00.181-04:00Élections municipales 2009Voilà, c'est officiel depuis 8 heures ce matin. Le site du <a href="http://www.electionsquebec.qc.ca/applications/ListeEA/">Directeur général des élections du Québe</a>c annonce que je suis candidat aux prochaines élections municipales. Pour la première fois en six ans, je raterai l'ouverture de la chasse au cerf de Virginie. Je suis en lice pour un poste électif et je me sens foutrement vivant!Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-29992510545105179272009-06-26T08:14:00.001-04:002009-06-26T08:17:32.938-04:00L’homme qui voulait disparaîtreSi on m’avait dit que je reprendrais le clavier pour parler de Michael Jackson, je me serais sans doute étouffé de rire.<br /><br />Étrangement, la mort du « roi de la pop » ne m’a guère surpris. De toute évidence, ce génie musical n’allait pas bien et ça durait depuis un bon moment déjà.<br /><br />Les quelques dernières fois que je l'avais vu à la télé, je l'avais trouvé assez effrayant. Si loin du jeune homme encore beau et sain de <em>Thriller</em>. Ses chirurgies à répétition qui ne cessaient de l’enlaidir, ses frasques et son déséquilibre mental évident, tout cela me l’avait rendu franchement assez antipathique. Puis cette antipathie s’était muée en pitié.<br /><br />En apprenant sa mort, j'ai pensé à la mort de l’autre roi, le « king du rock and roll », celui-là, Elvis Presley, mort le 16 août 1977. Je n’avais pas encore 8 ans, mais je n’oublierai jamais cette date.<br /><br />Graceland, Neverland. Deux royaumes. Deux rois déchus, victimes de la maladie mentale qui les a menés à l'autodestruction. Le premier, bourré de médicaments et boulimique, s'était transformé. Son corps et son visage, qui en faisaient un fort bel homme dans sa prime jeunesse, étaient difformes à 40 ans à peine. Le deuxième a préféré le scalpel à la bouffe. Mais le résultat n'était guère mieux.<br /><br />En réfléchissant à cela, hier soir, je me suis dit que le Michael Jackson de <em>Thriller</em> avait fait beaucoup pour la musique, mais aussi pour l’égalité entre les races. Adolescent, il a été l’une de mes premières idoles. Je m’étais acheté un gant blanc cousu de faux diamants. Je m’étais mis au <em>moonwalk</em> et au <em>breakdancing</em>. Mais le plus extraordinaire, dans tout cela, c’est que nous voulions tous lui ressembler. Nous n’en avions cure qu'il soit noir. Il était notre idole. Il était le plus grand. Nous dansions sur sa musique. Nous regardions religieusement ses vidéoclips, qui sont devenus depuis des classiques. Dommage que les choses se soient gâtées par la suite…<br /><br />Comme plusieurs, je vais me procurer une compilation de ses plus grands succès et l’ajouter à mon ipod. Parions que les fêtes et mariages des prochains mois feront jouer quelques pièces du roi de la pop. Et que nous danserons à leur rythme avec un bon souvenir.<br /><br />Le roi de la pop est mort. Une légende est née.Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-70039465771676007382009-03-28T13:30:00.001-04:002009-03-28T13:32:06.568-04:00Quelques mesures de GlenlivetC’est en train de devenir un rendez-vous annuel, autour du Salon du livre de l’Outaouais. Mon vieil ami Stanley Péan, que j’ai connu il y a 15 ans lors du 15e SLO, débarque en ville et nous passons la soirée à discuter autour d’une bonne table en descendant quelques bouteilles de rouge.<br /><br />Hier, nous avons troqué le resto pour la chaleur de la belle maison de Christine Moisan et de son chum, Patrick Millot. Je connais Christine depuis l’époque où je vivais à fond ma bohème dans les folles nuits du vieux Hull, mais je rencontrais Patrick pour la première fois. Belle rencontre où il a été question de musique, de bouffe (Christine a longtemps tenu la chronique resto à Zone puis à Voir), de médias, de syndicalisme, de littérature, de notre génération (X). Nous sommes finalement convenus que nous avions assez bien réussi notre vie pour des représentants de cette génération que l’on disait perdue. Ne manquait que ma douce moitié, Sylvie, occupée par la Journée mondiale du théâtre.<br /><br />Stanley nous a encore épaté avec sa mémoire fabuleuse. Nous avons partagé quelques anecdotes savoureuses à propos de gens que nous avons connus dans des lieux, des circonstances et des époques différentes. Nous avons rigolé, mais nous nous sommes aussi indignés. Bref, une soirée comme je les aime, qui s’est terminée assez tôt, un peu passé minuit le soir (une série que nous avons tous aimée), après quelques mesures de Glenlivet. Après tout, nous devions tous être frais et dispos pour vaquer à nos occupations respectives, ce matin (le boulot, essentiellement!). La génération X ne connaît pas les congés de fin de semaine. Et nous ne nous en portons pas plus mal.<br /><br />Nous avons quitté Patrick et Christine en nous donnant rendez-vous en juin, lors du prochain passage de Stan dans la région. Je l’ai déposé à l’hôtel puis je suis sagement rentré en taxi en me disant qu’il fallait refaire ça plus souvent. Il en va de l’hygiène de l’écrivain!Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-11310261658004945852009-03-24T15:46:00.002-04:002009-03-24T16:06:47.966-04:00Surgi du passéVendredi soir, j'ai reçu un coup de fil de Marcel Gingras, que j'ai connu à l'époque où j'arrivais en poste aux Éditions L'Interligne. Marcel venait de publier une monographie intitulée <em>Diefenbaker et le Canada français</em>, qui prenait appui sur sa relation professionnelle avec l'ancien premier ministre canadien, alors qu'il était correspondant parlementaire J'ai tout de suite aimé cet homme frêle que je trouvais déjà vieux, du haut de mes vingt-sept ans!<br /><br />Marcel, avant de prendre sa retraite, a occupé plusieurs emplois, de traducteur à journaliste à je ne sais trop quoi encore. Il a aussi été, à une époque plus glorieuse du quotidien, rédacteur en chef du journal <em>LeDroit</em>.<br /><br />Homme de goût, Marcel collectionne depuis toujours les livres et les tableaux. Les murs de sa maison de Vanier affichent quelques bijoux de la peinture du 20e siècle d'ici. Il a même publié, avant son Diefenbaker, un fort beau livre sur Henri Masson, aux éditions Marcel Broquet.<br /><br />Son appel, donc, mettait fin à quatre années de silence, quatre années sans un mot échangé, depuis ces bons voeux de 2005 où nous nous promettions d'aller manger ensemble. J'aimais bien nos sorties du midi au Press Club, « qui n'est plus que l'ombre de lui-même », m'a informé Marcel.<br /><br />Il m'appelait pour me corriger. Lecteur assidu du journal, il conserve, à 82 ans bien sonnés, un œil vif et l’esprit alerte. « Dans la lettre que vous adressez à Mgr Ébacher, vous affirmez que l'évêque du Brésil a excommunié la fillette. C'est faux. On n'excommunie pas les victimes. » Une petite précision qui m'a fait sourire et m'a rappelé qu'il me livrait toujours de judicieux commentaires lorsque paraissaient mes lettres aux journaux, à une autre époque.<br /><br />Nous avons pris des nouvelles de nos proches et j’ai appris qu’il comptait bien demeurer chez lui tant et aussi longtemps que sa santé le lui permettra, tout près de ses livres, de ses toiles et de son jardin. Nous nous sommes promis d'aller manger ensemble, ce printemps. Je compte bien tenir cette promesse.Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-22833798159417336642009-03-20T09:29:00.005-04:002009-03-20T09:39:35.406-04:00Sans desseinJ’aime bien cette expression. Elle résume ce que je pense des adeptes du créationnisme (qui parlent, pouvez-vous le croire, de « dessein intelligent »!), des ministres fédéraux qui réfutent la théorie de l’évolution, des tatas qui sonnent à ma porte pour m’informer de la fin du monde, du directeur de la revue Égards et de quelques autres bigots qui me hérissent le poil.<br /><br /><strong>Mise à jour<br /></strong><br />LeDroit a finalement publié ma réponse à Roger Ébacher, non sans en avoir coupé quelques lignes (ce qui est tout à fait correct) et changé le titre (ce qui mérite ici précision) : de fait, j’avais intitulé mon texte « Au correspondant Roger Ébacher », omettant délibérément son appellation hiérarchique. Pas plus que je ne donne du « Colonel » à un officier de l’armée, je ne souhaite m’adresser aux leaders ecclésiaux autrement que par un poli « Monsieur ». C’est pour moi une question de principe. Je ne suis soumis à personne et je ne m’en porte que mieux.<br /><br />La liberté de pensée est sans doute le bien le plus précieux que nous ayons. Emmanuel Kant (que j’ai trop peu fréquenté), vulgarise ici très bien ce que sont <a href="http://www.ac-creteil.fr/lycees/94/ccolombsucy/projets/philo/kant_sapereaude!.htm">les Lumières</a>. <br /><br />Enfin, je me suis procuré <a href="http://www.apostasie.org/french/actes/Apostasie-fr-can.pdf">ici</a> un modèle d’acte d’apostasie. Je n’y avais jamais réfléchi sérieusement. Mais, ces jours-ci, ce geste m’apparaît fort signifiant. J’y reviendrai.Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-82117449223325792922009-03-18T09:36:00.009-04:002009-03-18T14:21:08.662-04:00VaticaneriesLe 8 mars, Journée internationale de la femme, le Vatican y va d'une déclaration tout indiquée pour l'occasion, affirmant que la machine à laver est ce qui a le plus contribué à l'avancement de la cause des femmes!<br /><br />Hier, le pape Benoît XVI, en route pour un périple qui lui fera visiter le continent africain, où le VIH-sida fait des ravages sans précédent, y est allé d'une autre affirmation qui en dit long sur son « infaillibilité ». Selon lui, non seulement le condom serait inefficace pour prévenir le virus, mais il aggraverait le problème.<br /><br />Vous en voulez encore? La semaine dernière, un évêque brésilien ultracatholique (serait-ce là un pléonasme?), a excommunié une fillette de neuf ans enceinte d'un violeur, la mère de celle-ci et l'équipe médicale qui a procédé à son avortement, allant même jusqu'à affirmer que « le viol était moins grave que le meurtre ».<br /><br />N'en jetez plus, la coupe est pleine! Je songe sérieusement à faire acte d'apostasie.<br /><br />Et hier encore, dans le journal local (LeDroit), l'évêque du diocèse de Gatineau, Roger Ébacher, y allait d'une <a href="http://www.cyberpresse.ca/le-droit/opinions/votre-opinion/200903/17/01-837261-la-bonte-et-la-misericorde-du-christ-jesus.php">lettre mièvre</a> à laquelle j’ai réagi dans le texte ci-dessous (et que le journal n’a pas publié).<br /><br />Le religieux dans toute sa splendeur, vraiment. On comprend mieux maintenant pourquoi les évêques et le pape se pavanent avec des coiffes grotesques. Espérons quand même que cesse ce <em>freak s</em>how!<br /><br />***<br /><br />Au correspondant Roger Ébacher,<br /><br />Monsieur, dans votre lettre publiée le 17 mars, vous revenez sur la décision de votre confrère évêque, José Cardoso Sobrinho, d’excommunier la fillette brésilienne de neuf ans enceinte de son beau-père abuseur, sa mère et l’équipe médicale qui a procédé à l’intervention. Cette histoire a fait le tour du monde et soulevé l’indignation de la plupart des gens de bonne volonté.<br /><br />À la lecture de votre lettre, j’ai ressenti un certain malaise qui s’est ensuite mué en un malaise certain. D’abord, vous parlez du « drame de cette femme brésilienne, mère d'une fillette de neuf ans enceinte de son beau-père [qui] a été excommunié par son évêque […] Sachez, monsieur, que le drame de cette femme (et de sa fillette) n’est pas d’avoir été excommunié par un évêque indigne de porter le titre de monseigneur, mais bien que la petite ait été abusée sexuellement par un pervers.<br /><br />Ce qui me dérange, dans votre intervention publique, ce sont la timidité avec laquelle vous discutez du flagrant manque de jugement de M. Sobrinho et la façon insidieuse que vous avez de ramener le débat à un « drame de conscience ». Mais cela ne devrait pas nous étonner. Depuis des années, les leaders de votre Église, monsieur, continuent de faire la preuve, par l’absurde, qu’ils ne sont plus en phase avec la réalité. Reconnaître leurs torts semble, pour la plupart d’entre eux, un concept au-delà de leur force.<br /><br />Dans le cas qui nous intéresse, il est clair que la décision prise par la mère et les médecins était la seule possible. Non pas parce que la fillette était enceinte de jumeaux, mais parce qu’une enfant de neuf ans ne peut pas être mère.<br /><br />Je ne comprends pas les élans de compassion conditionnels de votre Église, qui ramène toujours à l’avant-plan, dans votre esprit, la primauté du droit canon. L’évêque Sobrinho devrait être relevé de ses fonctions par ses supérieurs. Mais je ne me fais pas d’idée; ce serait leur demander de faire preuve d’un courage qu’ils ont depuis longtemps abdiqué, l’eussent-ils déjà eu.Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-69840730972966074272009-02-17T17:10:00.003-05:002009-07-28T06:56:33.829-04:00Les vierges offenséesLe président de La Commission des champs de bataille nationaux, André Juneau, a annulé à contrecoeur la reconstitution de la bataille des plaines d’Abraham et le bal masqué qui devaient avoir lieu cet été.<br /><br />Alléguant qu’il ne pouvait garantir la sécurité des participants, le président de cette inutile commission fédérale recule devant le tollé qu’a soulevé cette ridicule idée de célébrer la défaite de nos ancêtres français à Québec, il y a 250 ans. Que de mauvaise foi!<br /><br />Après avoir pris toute la place lors du 400e anniversaire de Québec, en 2008, le gouvernement fédéral s’est encore aventuré avec ses gros abots pour tenter d’écraser le peu de fierté qui reste aux Québécois. Malheureusement pour eux, quelques résistants veillaient au grain.<br /><br />À la radio, cet après-midi, James Moore, le digne successeur de Josée Verner au poste de ministre du Patrimoine (un anglo de Colombie-Britannique dont le dernier film québécois qu’il a vu s’intitule, je vous le donne en mille, « Mon oncle Antoine », s’inquiétait de la « violence » des méchants séparatistes du Québec.<br /><br />En novembre, lorsque le gouvernement de Stephen Harper a failli ne pas survivre à l’énoncé économique de Flaherty, j’ai écouté à quelques reprises la tribune téléphonique animée par Lowell Greene sur les ondes d’une station de langue anglaise de la région d’Ottawa. Ce que j’ai entendu sur les ondes de cette radio-poubelle dépasse l’entendement. La droite canadienne ultraconservatrice n’est pas morte, croyez-moi…<br /><br />Dans la plus pure tradition des gouverneurs britanniques qui nous ont été imposés, les dirigeants de ce « grand » pays, qui ont tourné le dos au Québec en 1982, deux ans à peine après le premier référendum, qui ont triché 13 ans plus tard pour se sauver avec une mince majorité, et qui ne reconnaîtront jamais la différence québécoise, se sont fait dire ces derniers jours que ça suffisait.<br /><br />Il était temps, non?Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-60280313708398356962009-02-14T21:40:00.002-05:002009-02-15T07:40:22.662-05:00L’attrape-cœursJ’écoute mon « best of » à plein volume. 297 chansons qui constituent ma radio nostalgie bien personnelle. Léa est au cinéma avec ses amies pour célébrer l’anniversaire de Monica et Sylvie est au théâtre pour la dernière de Viola au Théâtre de l’île. La diaspora acadienne de l’Outaouais s’y sera sans doute donné rendez-vous, d’autant qu'Herménégilde Chiasson, le lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick (qui est un ami à nous), sera présent. Je suis resté à la maison, épuisé par le boulot des derniers jours et peu enclin à l’idée de me frotter à la foule, ce soir.<br /><br />Pour ce carnet, j’emprunte le titre de la traduction française du chef-d’œuvre de J. D. Salinger (<em>The Catcher In The Rye</em>), publié en 1951, alors qu’il n’avait que 32 ans. Salinger — qui en a aujourd’hui 90 —, vit en reclus depuis près d’un demi-siècle. Et il n’a pratiquement rien publié depuis, hormis quelques nouvelles qui avaient d’abord paru dans des journaux. Bref, tout pour en faire en mythe.<br /><br />Coïncidence, mon dernier livre a paru l’année de mes 32 ans. Rassurez-vous, loin de moins l’idée de me comparer à Salinger. Mais je réfléchis souvent ces temps-ci à mon silence littéraire. Bien sûr, je pourrais vous servir quelque explication bien sentie (et bien vraie, par-dessus le marché!), mais ce n’est pas la peine. Les plus proches savent les difficultés traversées dont on ne ressort jamais tout à fait le même. Je suis un autre qui a bien peu à envier à celui qu’il était, sauf peut-être cette espèce de force de la nature, ce sentiment d’invulnérabilité et cette confiance en soi inébranlable. Ce n’est quand même pas rien.<br /><br />Le lien avec <em>L’attrape-cœurs</em>, dans tout ça? Mes affinités avec Holden Caulfield, le personnage autour duquel Salinger a construit son roman. Mais un lien, au fond, qui tient moins bien la route à la relecture. Il y a des livres, comme ça, qu’il vaut peut-être mieux préserver dans son souvenir.Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4008673020979869272.post-14839055577862454402009-02-13T17:52:00.003-05:002009-02-13T18:02:51.882-05:00Vendredi 13J'avais presque oublié que nous étions, en cette veille de Saint-Valentin, un vendredi 13. Pour ceux que ça intéresse, le mois prochain nous donnera aussi un vendredi 13.<br /><br />Et pour les adeptes de films de série B (dont je suis), un nouveau chapitre de la série du même nom prend l'affiche aujourd'hui.<br /><br />Saviez-vous que ceux qui ont une peur maladive du vendredi 13 souffrent de paraskevidékatriaphobie. Mémorisez-le. Je vous le demanderez quand on se croisera!Stefan Psenakhttp://www.blogger.com/profile/01187507435729307906noreply@blogger.com0